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Journal d'un Vrai Parisien

Journal d'un Vrai Parisien
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Journal d'un Vrai Parisien
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15 avril 2005

L'égoutier et le tenancier

Hier, rentrant du bureau après une harassante journée, je fus témoin d'une altercation entre un égoutier et le tenancier d'un bar devant lequel il venait d'ouvrir une bouche d'égout pour y pénétrer... Saisissant les outils de l'égoutier et la barrière de protection devant éviter aux passants de tomber malencontreusement dans la bouche d'égout, le tenancier virulent insulta l'égoutier stupéfait, qui réagit naturellement en demandant au tenancier "de le laisser travailler !..." Le tenancier, alors, répliqua qu'il voulait aussi travailler et que ses clients ne pouvaient plus entrer dans son bar, lequel est pourtant toujours désert, phénomène que l'égoutier connaissait et qui lui permit de lancer à son agresseur : "Mais y'a jamais personne dans ton boui-boui !" Sur ces mots, le tenancier rentra dans sa boutique. Chacun put croire que l'affaire s'arrêtait là. Que nenni !!! Il en ressortit quelques instants plus tard tenant à deux mains une longue tige de fer avec laquelle il menaça l'égoutier, lequel appela illico un sien collègue à la rescousse. On imagine que le ton monta et que fusèrent les injures toutes plus envenimantes les unes que les autres...

Un autre passant, n'écoutant que son devoir, tenta de s'interposer entre les protagonistes de cet extravagant conflit mais, malgré son ton calme et serein, il obtint le résultat exactement contraire à celui recherché. La tige de fer s'agitait toujours et le tenancier fut vigoureusement repoussé en arrière. Ce que voyant, et agissant comme tout Vrai Parisien l'aurait fait, je me mêlai (tout en regrettant de m'être trouvé à cet endroit en cet instant) à la rixe pour tenter d'empêcher, s'il en était encore temps, le drame qui ne demandait qu'à jaillir. Malheureusement, mes propos apaisants ne furent entendus de personne et je voyais avec effroi la tige de fer tournoyer dans les airs ! Pendant ce temps, le collègue égoutier avait lui filé, non à l'anglaise, mais vers le poste de police de la rue des Haies...

le_poste_de_police1

Les policiers survinrent avec une vitesse stupéfiante, toutes sirènes hurlantes, ce qui calma immédiatement les esprits. Ils se firent rapidement expliquer la situation, mais durent avoir quelques difficultés à saisir le pourquoi du comment, les versions de l'égoutier et du tenancier étant, on l'imagine, sensiblement différentes. C'est alors que l'égoutier remarqua pour la première fois ma présence et, me montrant du doigt : "Monsieur est témoin !" déclara-t-il. Tous les regards se tournèrent alors vers moi comme des tournesols vers le soleil.

Une policière accorte me demanda à mon tour de décrire la scène, ce que je fis, donnant évidemment raison à l'égoutier. C'est alors que le tenancier, avec un sens aigu du rebondissement théâtral, déclara que tout cela était faux, qu'il avait bien été insulté et frappé par l'égouttier et que d'ailleurs, il souhaitait porter plainte. Stupeur dans l'assistance devant tant de mauvaise foi. L'égoutier encaissa le choc assez durement et répliqua que lui-même souhaitait porter plainte, non mais !!! Et hop ! tout le monde au poste, égoutier, tenancier et témoin, c'est à dire moi-même. Mon orgueil d'être un héros se dissipa bien vite. J'avais hâte d'être chez moi et de siroter un verre de lait en écoutant les infos à la radio, au lieu de cela j'étais dans un poste de police, à attendre que les deux plaignants aient fini leurs démarches, puis à faire ma propre déposition... Et tout ça pour une bouche d'égout que je n'avais jamais remarquée auparavant et sur laquelle j'éviterai dorénavant de poser le pied : elle porte malheur.

Ma seule consolation était de pouvoir raconter cette intéressante anecdote dans mon Blog et, c'est promis juré, bientôt j'y ajouterai la photo de la bouche d'égout en question. Parole de Vrai Parisien !

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14 avril 2005

Voyageur sans bagages

Mes deux dernières soirées ont été calmes en même temps que bien mouvementées... Sans quitter mon lit, mon ordinateur portable installé devant moi, j'ai sillonné les USA (New-York, le Texas, la Californie et un autre état dont le nom m'échappe), puis, j'ai fait un crochet par Londres et la Suède (Stockholm et Uppsala), sans oublier de filer vers l'Australie avant d'éteindre ma lampe de chevet... A chaque fois, j'ai été ravi de la qualité de mes interlocuteurs, de l'intelligence de leurs remarques, de la pertinence de leurs analyses, de leur humour aussi. Si le blog (car, vous l'aurez compris, c'est bien grâce à des dizaines de blogs que j'ai pu être ce "voyageur sans bagages") peut être interprété comme le signe d'un certain narcissisme, j'y vois plutôt une grande ouverture au monde, un mouvement à partir de soi vers les autres, une universalité qui ne cherche pas à se fondre dans un tout indistinct. Peut-être, le mot qui conviendrait le mieux pour définir le blggeur (ou bloggiste ?), serait celui d'égotiste, tel que l'employait, à propos de lui-même, Stendhal, auteur des Mémoires d'un Touriste, ne l'oublions pas.
Merci à tous les compagnons anonymes de ce voyage immobile.

Ces derniers jours, j'ai créé les deux premiers albums photos de ce blog ; je les enrichirai au fur et à mesure et en ajouterai d'autres. N'hésitez pas à les regarder en cliquant sur "diaporama". Dès que possible (mes progrès techniques sont lents), j'essaierai de les sonoriser...

13 avril 2005

Flaner sur les Grands Boulevards

Que fait un Vrai Parisien lorsqu'il profite de quelques jours d'ARTT ? Naturellement, il va flaner sur les Grands Boulevards, ce que je fis, ce mardi après-midi. Je les ai trouvés bien calmes, et les cafés guère emplis.

hpim0087 Quelques touristes démbulaient le long de cette artère mythique mais, à vrai dire, le coeur n'y était pas, et quant au coeur de Paris, j'ai l'impression qu'il s'est un peu déplacé depuis que Balzac a écrit Histoire et Physiologie des Boulevards de Paris (1844). Pour celui qui veut mieux connaître ce quartier et son histoire, une référence s'impose : L'invention de Paris d'Eric Hazan (Editions du Seuil - 2002), dont je recommende d'ailleurs plus généralement la lecture pour tous les amoureux de la capitale, qu'ils soient ou non Vrais Parisiens... Juste une citation, afin de vous donner envie : "S'il est difficile d'imaginer le pouvoir de séduction des Boulevards au temps de leur splendeur, c'est que leur séquence comportait alors des scansions rythmiques mais non des ruptures. Malgré leur longueur, ils avaient une continuité, quelque chose d'un espace clos (...). Ils étaient comme l'enfilade des pièces d'un immense palais, avec pour chacune son décor, ses horaires, ses habitués."
J'ai eu plaisir à remonter un peu la rue Montmartre hpim0094 et à constater que le Bouillon Chartier est toujours là. Puis, petite visite à l'Hôtel des ventes rue Drouot, où la "bibliothèque d'un amateur" était en vente Malheureusement, photos interdites à l'intérieur... On se contentera de : hpim0090 A propos du Boulevard des Italiens, c'est encore Eric Hazan qu'il faut citer : "Deux raisons expliquent la catastrophe qui s'est abattue sur le boulevard des Italiens (...). La première est la prolifération des banques et des compagnies d'assurances hpim0091, qui envahirent le quartier au tournant du siècle. (...) La Banque nationale de Paris, qui possède à elle seule tout le nord du boulevard, hpim0092 de la rue Laffitte au carrefour Richelieu-Drouot, (...) offre là un concentré de ce qu'elle a répandu dans des centaines de lieux et de carrefours parisiens."
Retour par le bouchon incessant de la rue Réaumur hpim0097
(j'avais espéré le franchir en douceur juste avant l'heure de pointe, c'était oublier qu'en de certains endroits - boulevard de Magenta, Maréchaux sud... - l'heure de pointe, c'est tout le temps...). La prochaine fois, je ferai comme les autres Bons Parisiens : je prendrai le métro !!!

12 avril 2005

Promenade à la Réunion

J'aime mon quartier de la Réunion, dans le 20° arrondissement, où je suis arrivé un peu par hasard (la recherche d'un logement est toujours une épreuve pour les vrais Parisiens...) il y a bientôt trois ans. Délaissé, voire déclassé, durant des années, il bénéficie maintenant d'un programme de rénovation déjà bien engagé et qui lui donne un aspect bien contrasté : les immaubles neufs, et souvent agréables, se mêlant aux taudis plus ou moins murés, plus ou moins habités. Allons y faire une petite promenade...

rue_des_haies rue des Haies, voici un exemple de ce qui devrait disparaître d'ici quelque temps (quelques mois ou années ?). Ancien quartier de vignes et de cultures maraîchères, la "Réunion" est parcourue de nombreux passages dont la plupart sont heureusement conservés et rénovés. A titre d'exemple, le passage Josseaume, qui relie la rue des Vignoles à la rue des Haies :

passage_josseaume ou bien la Villa des hautes traverses :  villa_des_hautes_traverses

Quelques bâtiments anciens ont présenté assez d'intérêt aux promoteurs, architectes, fonctionnaires et élus pour être conservés et restaurés. Ainsi en est-il de l'ancienne auberge (?) "A la Vierge de la Réunion" :

a_la_vierge_de_la_r_union J'espère que l'ancienne maison Tartero - que je vois de la fenêtre de mon salon - bénéficiera du même traitement :tartero___vue_de_mon_s_jour
Un des charmes de ce quartier vient du fait que, sauf exceptions des années 70, les immeubles n'y dépassent pas quatre étages et qu'il est aéré en son coeur, bien sûr par la place de la Réunion, et par le square Casque d'Or, lequel devrait d'ailleurs être prochainement agrandi : square_casque_d_or
Enfin, je n'aurais garde d'oublier le charmant "20° Art", petit café restaurant situé sur une placette délicieuse en été (et qui devrait devenir le point de ralliement des étudiants qui habiteront bientôt la résidence universitaire dont on distingue, à droite, les travaux) : le_20_me_art1
Voilà pour aujourd'hui ; j'espère vous avoir fait un peu partager du charme de mon quartier, quant à moi, il ne me reste plus, comme tout Vrai Parisien, qu'à rejoindre ce "20° Art" pour y déguster mon café du matin...

10 avril 2005

Fin de semaine très remplie, ce qui m'a éloigné

Fin de semaine très remplie, ce qui m'a éloigné de ce Blog ; j'y reviens donc, encore ébloui d'avoir appris grâce à la rubrique "statistiques" du site que 17 personnes se sont connectées pour me lire durant la nuit dernière (je n'ose imaginer que la même personne ait pu se connecter 17 fois, pour lire et relire mes pages !!!).
Vendredi soir au théâtre avec mon amie A----a, mes amis D----l et I--r, pour voir "Le Suicidé" (Samoubitsa), pièce de Nicolaï Erdmann, écrite en 1928, rapidement interdite (l'auteur fut condamné à ne plus jamais rien écrire, jusqu'à sa mort, en ...1970), tant elle est ravageuse et cruelle envers le pouvoir soviétique, mais - et son intérêt majeur est là - envers tous les pouvoirs, quels qu'ils soient, qui reposent trop souvent sur du verbiage et se fondent sur cette faiblesse des Hommes qui croient absurdement au Verbe. Comme si, depuis cent mille ans qu'il y a des Hommes, tout n'avais pas été dit et rabâché jusqu'à plus soif avec les terribles conséquences que l'on a vues et voit encore. Ce que nous dit Erdmann, à travers la parabole de son "anti-héros", c'est que chaque Homme a le devoir de rester libre, en lui-même, de ne pas céder au discours dominant de chaque époque, et forcément à l'aliénation qu'il entraîne sur notre libre-arbitre. A voir donc au Théâtre Mouffetard, rue du même nom.

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6 avril 2005

Pamphlet

En cette période d'idolâtrie papale, je ne résiste pas à la tentation ( ! ) de citer ici un extrait du "Pamphlet contre les Catholiques de France", publié par le jeune Julien Green en 1924. (Ici, j'aurais voulu placer un lien avec un site intéressant consacré à cet écrivain dont l'oeuvre est par ailleurs des plus remarquables, mais... je n'ai pas trouvé le système. Merci à ceux qui le connaissent de me l'indiquer.) Parenthèse fermée, voici la citation : "Les catholiques de ce pays sont tombés dans l'habitude de leur religion, au point qu'ils ne s'inquiètent plus de savoir si elle est vraie ou fausse, s'ils y croient ou non ; et cette espèce de foi machinale les accompagne jusqu'à la mort. (...) Cependant ils sont catholiques, puisqu'ils ont reçu la marque de l'Eglise, et ils le sont pour toujours, car l'Eglise ne fait rien que d'Eternel, mais ces enfants portent le germe d'une corruption puissante. Ne cherchez pas autre part les vrais ennemis de cette Eglise chrétienne dont ils se croient les défenseurs." Ceci est aussi une sorte de réponse à celui qui m'a interrogé sur ce que je pensais des drapeaux en berne...
4 avril 2005

La crise approche !!!

Ce matin, comme tous les lundis matins, comité de direction au bureau ; ça tombe bien, j'en suis membre, non pas en ma qualité de Vrai Parisien, mais plutôt de véritable Véritable Gogo à qui on peut refiler tout ce que les autres ne veulent pas faire. Et la matinée en a donné un bon exemple. Notre big boss a en effet lancé un plan de préparation de ses cadres à "une culture de crise". Pour être prêts, d'après ce que j'ai compris, à affronter de futurs et possibles (ou vraisemblables) temps difficiles. Bref, j'ai été désigné - avec un autre collègue - pour suivre une formation ad-hoc et en faire profiter une dizaine d'autres. On nous annonce pas moins de dix séances de formation dans les prochaines semaines (ou mois), et... une simulation surprise. On s'attend à être réveillés à trois heures du matin ou quelque chose du genre pour vérifier notre réactivité. Je redoute cet exercice en même temps que je l'attends avec impatience, car ça promet une belle page sur mon Blog.
3 avril 2005

Etes-vous un "Vrai parisien" ? tentative d'autoportrait

Un "Vrai Parisien" doit, pour pouvoir porter ce titre envié, remplir simultanément les trois conditions suivantes : - être né à Paris, - vivre à Paris, - travailler à Paris. Bien entendu, les deux dernières conditions doivent être des choix personnels, acceptés sans contrainte, et non des fardeaux dont le titulaire rêve de se défaire. On accepte que la première soit le fruit d'un hasard, dont on espérera seulement qu'il fut heureux. Pour sa part, l'auteur de ce Blog peut prétendre au titre de "Vrai Parisien" et en est fier ! Dans la quarantaine - et par conséquent dans "la force de l'âge" - il partage sa vie entre un emploi satisfaisant dans une grande administration, quelques amis, quelques enfants, quelques loisirs, certains culturels, d'autres politiques.
3 avril 2005

Me voici devant ma bibliothèque... J'aurais voulu

im0001951Me voici devant ma bibliothèque... J'aurais voulu placer cette photo dans la colonne de gauche de la page, avec un titre du style "ma photo", le tout agrémenté d'un court autoportrait. Mais, malgré de nombreuses tentatives, je n'ai jamais trouvé le moyen de réussir ce que des milliers de bloggeurs sont parvenus à faire. Tant pis. En attendant de trouver la technique, je me contente de la solution de facilité.

3 avril 2005

ça commence très fort !

Mon blog commence très fort ! Un lecteur m'a déjà adressé un signe, comme je le suggérais à la fin de mon premier message. Merci à lui et que les autres ne se découragent pas : j'aime les signes, qu'ils n'hésitent pas à m'en envoyer...

Finalement, les bouchons de dimanche ont été supportables et j'ai en fait mis autant de temps pour aller du sud de l'Oise à la porte d'Aubervilliers que de celle-ci à Nation. Pendant ce temps-là, Radio-France m'a diverti avec une édition spéciale "Jean-Paul II, sa vie, son oeuvre, sa mort" qui a permis aux journalistes du service public de répéter - mais cette fois-ci de façon infiniment moins choquante qu'hier - tout ce qu'ils nous ont déjà dit pendant l'agonie du Pape... Jamais vu ça : à force d'attendre sa mort, à force de le voir s'affaiblir, les journalistes (ceci dit, Radio France n'a pas l'exclusivité d'un tel voyeurisme : j'ai lu je ne sais plus où que TF1 loue depuis six ans un appartement avec vue sur la place Saint-Pierre), n'en pouvant plus d'impatience, nous ont donné durant deux jours le terrible spectacle de l'oraison funèbre ressassée en présence même, si j'ose dire, du mourant ! La seule excuse que je vois à leur indécence est que le Pape -ou son "entourage" - l'a bien cherchée, en mettant lui-même en scène les souffrances, puis la disparition du héros de l'affaire. Mais il n'est pas totalement faux que ce genre de mise en scène (dans la série, les papes ne se cachent plus pour mourir) peuvent nous aider à envisager autrement notre propre vieillesse et notre propre mort. J'avais eu la même impression avec François Mitterrand en son temps...

Et maintenant, je vaix essayer, après avoir posté ce message, d'ajouter à mon Blog une rubrique "qui suis-je ?" Si vous ne voyez rien venir, c'est que je n'aurai pas trouvé la méthode pour ajouter quelque chose en marge (cette marge blanche à gauche de ma page, dont j'avais pourtant cru modifier la couleur !).

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